Les femmes et le foot

Publié le par seblog

Minett. Il ne manque pas un E à la fin parce que c’est bien un nom de famille dont il s’agit. Elizabeth Minett n’a jamais aussi bien porté son nom. Cette jeune top-modèle de l’agence Elite âgée de 23 ans a été au cœur du scandale en ce début de Coupe du Monde. Son joli minois aurait été responsable – selon la presse anglaise toujours prompte à chercher des coupables – des déboires de la sélection anglaise et particulièrement de son portier, Robert Green. Vous vous souvenez sûrement de cette boulette du gardien de West Ham lors d’Angleterre – Etats-Unis, qui a fait passer «l’Arconada» pour une erreur de gardien de cour d’école.

La rupture juste avant la compétition de Robert Green avec la jeune Canadienne, qui partageait sa vie depuis 20 mois du côté de l’East London, serait la principale raison des «butter fingers» comme on dit en anglais de l’ami « Robbie ». La faute à la femme en quelque sorte. A la WAG (acronyme de Wife and girlfriend) pour être précis. Les WAG’s , «équipement» obligatoire de tout joueur anglais qui se respecte. Souvent jolie et cataloguée suggestion d’accompagnement un peu écervelée. Dans cette histoire, nul ne fait état de la maîtrise d’économie de la demoiselle, et détail – non des moindres – : que la rupture est du fait de Robert Green… Autre Wag dans la tourmente: Alex Curran ou Gerrard comme vous préférez. La femme du Capitaine « Stevie G. » est une icône en Angleterre. Mais la toile ne cesse de bruisser d’un possible divorce entre la plantureuse blonde et l’homme lige des Reds de Liverpool. Malgré les démentis, cela ne doit pas contribuer à la sérénité chez les Lions et expliquerait aux yeux de la presse le faible niveau du «captain». Si à cela on ajoute le Terrygate et le divorce en cours d’Ashley Cole de la bombesque Cheryl Tweedy-Cole… l’affaire est entendue ! Bouc-émissaire tout trouvé que la femme dans cet univers si masculin qu’est le football ? La question se pose.

Scandale à l’espagnole

L’incident n’est pas isolé, on recense quelques jours plus tard un second «scandale» féminin. L’affaire Sara Carbonero, compagne à la ville d’Iker Casillas, le dernier rempart ibérique. C’est le prestigieux Times qui s’y est collé cette fois. Au lendemain du revers de l’invincible Armada espagnole face au coffre-fort suisse, le quotidien de référence britannique a suggéré que Sara Carbonero, journaliste pour Telecinco, a passé au grill de manière plutôt désagréable son compagnon dans l’interview de fin de match. Et que sa présence sur le bord du terrain pendant la rencontre déconcentrait forcément le gardien du Real Madrid!

Pour Kelly de Kickette, blog de référence en Grande -Bretagne sur le football d’un point vue «girly», il ne fait aucun doute que la presse d’outre-Manche a trouvé en « la femme» un bouc -émissaire idéal «La presse à scandales a besoin d’histoire vraie ou fabriquée pour nourrir son quotidien. Mais nous croyons surtout que la décision prise par Fabio capello de ne pas autoriser les femmes de joueurs et leur famille à accompagner les joueurs lors de la compétition a laissé la presse britannique orpheline de sujets bien croustillants et sexy, ce qui expliquerait ce soudain intérêt pour le cas d’une WAG d’un autre pays comme Sara Carbonero.» CQFD.

Reines du shopping

La France n’est pas en reste. La venue des femmes des joueurs de l’équipe de France pour les soutenir lors du match d’ouverture contre l’Uruguay a suscité un tollé. Le coût de leur voyage, 240 00 euros pris en charge par la fédération française de football, a fait le tour des gazettes. Mais en aurait-on parlé si les Bleus avaient été irréprochables sur le terrain ? Kelly de Kickette confirme : «C’est très populaire de blâmer les WAG’sdepuis l’histoire du shopping des WAG’s anglaises à Baden Baden en 2006. On les avaient rendus responsables de tous les maux de l’équipe. Mais c’est ridicule. La plupart des grandes équipes voyagent avec leur famille…» Toujours pendant cette Coupe du monde en Allemagne, les médias brésiliens avaient aussi rendu la sulfureuse Alexandra Paressant etsa prétendue relation avec Ronaldinho responsable de l’échec des Auriverde.

La WAG ne serait pas l’avenir du footballeur. Un point de vue rejeté parClio Pajczer, ex-compagne de Bolo Zenden, milieu international néerlandais et ancien de l’Olympique de Marseille: «Je ne vois pas pourquoi elles ne seraient pas là ? Le but c’est de mettre les joueurs dans les meilleures conditions. Ils sont souvent meilleurs quand ils savent que les gens qui les aiment sont dans la tribune. A titre personnel, Bolo avait marqué un but le jour de mon anniversaire lors d’un PSG-OM, j’étais dans la tribune, et ce soir là il avait été exceptionnel sur le terrain.»

Pour la jeune mannequin, cela participe de préjugés sur le foot et les femmes. Elle précise: «En sélection, lors de l’Euro 2004, je n’avais vu qu’une seule fois Bolo. Les femmes sont dans le coin, mais pas à l’hôtel avec eux. On est dans  le fantasme populaire. C’est tellement simple de rejeter la faute sur les femmes»«Il y a une hypocrisie et un sexisme latent dans ces réflexions, on ne se pose pas la question pour les maris des athlètes lors des JO ou on ne se demande pas publiquement si un PDG d’une grande entreprise se paye une escort-girl en déplacement à l’étranger?», s’agace cette pétillante blonde.

Du foot, des femmes et de la bière, nom de Dieu

Cette vision machiste va à l’encontre de la réalité des chiffres. La Coupe du monde représente une audience de 300 millions de «supportrices» (femmes de joueurs exclues)  soit environ 38 % de l’audience totale (2009 survey, ”Women’s World of Football”). «On ne pense pas que le tournoi en lui-même soit sexiste, explique Kelly de Kickette. C’est la vision des «veuves du football» qui subiraient le foot comme un fardeau véhiculée par les médias qui est fausse.  Selon plusieurs études , les femmes qui regardent le football sont une cible de choix. Elles ont moins de trente ans et dépensent plus que la moyenne. Toutefois elles sont oubliées par les marketeurs et les publicitaires lors de ces grandes compétitions ! Par exemple, ce n’est pas parce que notre blog est ouvertement « girlissime » que cela devrait remettre en cause notre connaissance et notre passion pour le jeu et les joueurs !

Avec une finesse rare dans ce monde de brutes, Kelly conclut: «Nous sommes comme tout le monde nous  avons attendu 4 ans- plus de temps que pour un Birkin Bag de chez Hermès -  pour esquiver le boulot, boire toute la journée et regarder des matches tous les jours».  Une preuve si l’en est que football peut aussi rimer avec minette.

Publié dans Actu

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
<br /> Bien sûr, et les joueurs, ils ne se remettent jamais en question??<br /> <br /> <br />
Répondre